CERADD a réalisé en 2009 avec l’appui d’UNESCO BREDA la recherche sur les droits cultuels au Sénégal et en Gambie. Elle a permis d’aboutir aux conclusions ci-dessous.La préservation des droits humains est de l’ordre des préalables pour tout progrès dans les pays en voie de développement. Ces droits culturels peuvent être perçus comme les leviers fondamentaux par lesquels passe toute politique de développement misant sur les capacités de l’individu. Respecter et faire respecter ces droits culturels, tel doit être le credo des Etats cibles au sortie de cette étude.
Celle-ci n’avait pas pour ultime finalité un diagnostic global de l’état des droits culturels, des politiques publiques culturelles dans les deux pays cibles choisis, mais d’introduire un début de réflexion à ce propos. Ce diagnostic global nécessitera la mobilisation de tous les acteurs du « culturel », des institutions aux artistes, en passant par les opérateurs privés. Mais plus encore, la préservation des droits culturels requiert une profonde réflexion sur les procédures et principes juridiques à mettre en œuvre en vue d’une plus grande effectivité de ces droits. Certes cette tache peut être difficile, en raison notamment des caractéristiques inhérentes aux droits culturels. A ce propos, notre sentiment est que le pari mérite d’être engagé. La garantie effective des droits culturels passe inéluctablement par un volontarisme politique certifié de la part des pouvoirs publics. Des pouvoirs publics plus regardant de l’intérêt de ces droits pour chaque individu, chaque groupe, ou masses populaires, que sur autre chose. Autrement dit, aujourd’hui, conformément aux multiples conventions internationales relatives aux droits culturels, la sauvegarde des droits culturels est tributaire essentiellement de l’adoption par les Etats (notamment Sénégal et Gambie) de politiques culturelles adaptées.
Et il est important de souligner à ce niveau que la réussite de toute politique culturelle passe par l’implication, dans la phase de son élaboration, de ses bénéficiaires. Cette démarche participative peut se révéler une cure satisfaisante. De façon globale, il faut retenir que la Gambie et le Sénégal sont de plain- pied dans une dynamique de promotion des droits culturels. Et pour la Gambie, il faut noter que la forte centralisation administrative peut beaucoup asphyxier les initiatives culturelles locales. Des efforts doivent être faits en ce sens. Le Sénégal dispose d’un cadre institutionnel et normatif beaucoup plus élaboré que celui de la Gambie. Et à il apparaît clairement que la coopération des deux Etats dans le domaine culturel (qui est d’ailleurs très active) peut beaucoup aider à une plus grande sauvegarde des droits culturels des peuples, artistes, groupes du Sénégal et de la Gambie.
La mission de préservation des droits culturels n’incombe pas exclusivement aux pouvoirs publics. Le champ couvert par le « culturel » est vaste, et la promotion des droits culturels requiert beaucoup de moyens. D’où la nécessité d’un accompagnement des pouvoirs publics sénégalais et gambiens dans le cadre d’un partenariat formel avec certaines institutions (U.N.E.S.C.O,) ou opérateurs privés.