La société civile organise un atelier sur le processus électoral au Sénégal le mardi 25 janvier 2019. L’objectif de cet atelier organisé par le Collectif des organisations de la société civile pour les élections, la plateforme des acteurs non étatiques, le Carrefour d’Etudes et de Recherche-Action pour le Développement et la Démocratie, la Commssion Nationale Autonome, Gorée Institute et USAID a pour objectif de contribuer à un processus électoral apaisé et crédible.
Les élections contribuent largement à la réalisation des processus politiques dans les Etats modernes. Par la mise en œuvre d’un processus électoral, opportunité est donnée aux parties prenantes de donner les gages d’une adhésion à la une citoyenneté active et effective, aux idéaux de paix et de stabilité, aux principes de bonne gouvernance démocratique. Par ailleurs, les élections restent des moments de célébration de la démocratie. Les parties prenantes essentielles sont de divers ordres : organes de gestion des élections, partis politiques, instances de régulation, organisation de la société civile, citoyens/électeurs.
L’inventaire fait après plus de deux décennies d’expérimentation du projet démocratique notamment en Afrique permet d’affirmer sans ambages une situation mitigée tant du point de vue de l’appropriation des principes de base permettant la tenue d’élections répondant aux normes et standards internationaux, que du point de vue de la stabilité et de l’approfondissement des systèmes démocratiques.
En effet, les élections, tenant compte des crises post électorales connues récemment à travers l’Afrique, sont devenus un enjeu sécuritaire majeurs. Les causes sont de divers ordres : mauvais jeu des acteurs, absence de consensus, définition des règles du jeu unilatérale, opacité à dessein du processus, manque de responsabilité des acteurs du processus, etc. il convient toutefois de préciser que souvent les responsabilités de ces diverses causes sont partagées.
Ainsi, parmi les acteurs pouvant être impliqués dans le processus électoral en Afrique, la société civile, sous sa forme apparue à la suite du Discours de la baule s’est toujours positionnée comme une actrice de facilitation, s’impliquant dans des initiatives d’observation, de monitoring avec pour finalité la production d’informations d’aide à la décision. Cette posture a permis à la société civile de se poser en facilitateur et d’investir souvent le champ de la médiation en cas de conflits post électoraux.
Les processus électoraux ont constitué des étapes majeures pour la société civile sénégalaise de sorte à lui permettre de se poser en forces sociales de pacification et de contre proposition face aux conflits politiques qui ont jalonné ce processus. En 2000, le Front d’action de la société civile a mené des actions de prévention d’éventuels conflits électoraux de premier plan. Au premier tour mais encore plus au second tour, l’écoute dont elle disposait auprès des populations comme auprès des acteurs et des adversaires finaux lui ont permis d’obtenir l’engagement écrit des deux candidats qualifiés au second tour à accepter les résultats issus du vote. En se regroupant en 2012 autour d’une large plateforme intégrant divers types de société civile, instaurant des plages de collaboration avec les acteurs et compétiteurs politiques, s’inscrivant dans une dynamique scientifique de mise à disposition d’informations d’aide à la décision en vue de prévenir les conflits électoraux et mettant en synergie les ressources et les compétences pour un accompagnement pertinent du processus électoral, la société civile sénégalaise a été à la hauteur des défis et enjeux de démocratisation connus alors par le Sénégal.
Le Sénégal s’achemine vers des consultations électorales difficiles en ce que les germes de tensions électorales s’annoncent depuis l’entame du cycle électoral qui est entrain de mener inéluctablement vers le scrutin du 24 février 2019.
En effet, après des discussions peu consensuelles, la loi sur le parrainage votée n’a pas rencontré l’assentiment de toutes les parties prenantes au processus électoral. Par ailleurs, les difficultés rencontrées lors des élections législatives de 2017 relativement au fichier électoral, à la distribution des cartes d’électeurs, etc. (difficultés non encore vidées) augurent des lendemains post électoraux très chargés.
C’est sous ce rapport que plusieurs initiatives sont entrain d’être prises par la société civile afin de contribuer à une meilleure compréhension des enjeux, une clarification des principes à l’aune desquels le processus électoral doit se dérouler au Sénégal dans un contexte de paix et de stabilité.